L'eau et son contexte |
La berge qu'est-ce que c'est? |
Qualité physico chimique de l'eau |
Bassin Versant | La berge | |
Bassin Versant coupe | La berge et sa végétation | |
Méandre | Erosion de la berge | |
Arbre têtard |
Pour comprendre le fonctionnement du fleuve, il est nécessaire de rappeler des bases de la science de l’eau ou hydrologie. Cette science permet de comprendre le fonctionnement d’un fleuve et par la suite de proposer des aménagements adaptés au contexte. En effet, un fleuve est en constante interaction avec ses berges et son champ d’inondation.
Le fleuve s’appréhende à l’échelle d’un bassin appelé bassin versant.
Le bassin versant récolte l’ensemble des eaux de la source jusqu’à l’embouchure. Il récupère également les eaux des affluents de premier, second ou troisième ordre, mais également des zones humides. Lorsque l’écoulement rencontre des obstacles : barrages, écluses, les dynamiques du fleuve s’en trouvent modifiées.
Les milieux humides associés au fleuve jouent un rôle important en tant que zone d’expansion des eaux en cas de crues mais également de réservoir à un écosystème spécifique et riche.
Aujourd’hui l’urbanisation croissante du lit majeur engendre de nombreuses difficultés : perméabilisation des terrains, pollutions des eaux de ruissellements, diminution des zones d’expansion des crues, des corridors écologiques.
Ici l’importance du courant est identifiée sur le façonnage des berges et des paysages qui y sont associés. Plus le milieu est urbanisé, plus il y aura de conséquences : érosion, effondrement, affouillement…
En effet, les actions sur le fleuve à l’amont ont des conséquences sur l’aval : les inondations, la diversité écologique, la qualité physico-chimique de l’eau, la formation et la diversification des paysages.
La berge est l’interface des terres avec le fleuve. C’est elle qui connaît des réductions avec les phénomènes d’érosion ou qui rencontre des augmentations avec les dépôts et les atterrissements des sédiments charriés. La berge a une dynamique constante.
La berge se décompose :
* d’un sommet de berge ou crête de berge correspondant à la cassure séparant la berge de la rive
* d’un talus plus ou moins raide.
* d’un pied de berge qui fleurte avec le cours d’eau.
Une multitude de végétaux caractérisent les berges. Il y a les hydrophytes puis les hélophytes, les herbacées, les arbustes et les arbres. L’ensemble de ce cortège floristique aime les milieux hygrophytes, c'est-à-dire les habitats humides. Ces végétaux permettent la connexion entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. Cette spécificité permet d’offrir une diversité faunistique importante : poissons, batraciens, insectes, mammifères et oiseaux.
La ripisylve sert également de corridor écologique. En effet, ce ruban vert fait la liaison entre les bords de l’eau et des espaces agricoles ou boisés présents dans le lit majeur du fleuve.
Cette forêt alluviale a de nombreux avantages :
- Maintien les sols avec les systèmes racinaires des végétaux
- Apporte de l’ombre à la faune aquatique
- Sert d’habitat et de corridor pour les déplacements de la faune
- Epure l’eau de ses polluants
- Ralenti l’onde de crue
- Permet la rétention des sédiments
La berge se constitue d’un sommet qui la délimite de la rive, d’un talus et d’un pied de berge. Les berges aujourd’hui sont naturelles ou artificielles. L’homme a en effet drainé le fleuve pour pouvoir le dompter à des fins urbanistiques, économiques.
Les berges évoluent selon les variations de débit, le courant, la présence ou non de végétation. Elles peuvent :
• s’éroder : les particules sont enlevées par les forces d’entraînement du courant,
• glisser : ce phénomène est lié la géométrie de la berge et plus particulièrement à l’association d’une pente raide avec un sol gorgé d’eau et la mécanique des matériaux. Pour synthétiser, les terres en sommet de berge sont plus lourdes que les terres en pied de berge alors il y a rupture et glissement
• s’effondrer : ce phénomène concerne le glissement de la berge sur toute sa hauteur et est principalement lié à la crue
• se déformer : le creusement du lit du cours d’eau augmente la vitesse et donc le transport de solide ayant pour conséquence d’augmenter la hauteur et la pente de la berge
• se dégrader : avec la présence de terriers de ragondins ou de rats musqués qui affaiblissent la berge, le non-entretien de la ripisylve qui favorise le glissement des terres et les usages en sommet de berges (routes, zone urbanisée…) qui favorisent le tassement des sols en sommet de berge et augmentent donc les risques de glissements et d’effondrements.
L’arbre têtard appelé aussi trogne dans le Perche ou encore ragosse en Bretagne, est un mode de gestion particulier des arbres. En effet, il s’agit de couper le tronc ou les branches maîtresses à un niveau bas pour provoquer le développement des rejets (repousses végétales). Ces repousses seront coupées aux mêmes points régulièrement. Le principe est de conserver le système racinaire de l’arbre qui maintien les berges en diminuant sa hauteur et sa prise au vent. En effet, un arbre trop grand risque de tomber entrainant l’effondrement de la berge.
Ce mode de gestion historique permettait de récupérer du bois de chauffage, les rejets peuvent être utilisés selon les essences en vannerie, en fourrage pour bétail, en piquet de clôture. Aujourd’hui, cette pratique est toujours réalisée car très riche écologiquement tout en conservant une structure végétale qui réduit les risques d’érosion.